Voici ce qu’on en disait aux environs de 1940 …
Sol argileux et schisteux. Superficie : 1.222 hectares, dont 300 de bois. Hameau : Mahoux. Arrosé par le ruisseau de Falmignoul et celui de Mahoux. Essentiellement agricole au centre d’un plateau fertile. La propriété rurale s’y répartit en moyennes et petites exploitations. L’église date de 1804. Pèlerinage à la chapelle N-D de Non-Secours. Patron de la paroisse : Saint Blaise (3 février). Kermesse : le premier dimanche d’octobre. A Mahoux, chaque année : « l’dicause aux cèréges ». L’étymologie est celle de tous les Mesnil et Manil (du latin : manere : demeurer). E wallon : Moinny.
Le plateau dont Mesnil-St-Blaise est le centre a été habité dès les âges les plus reculés ; on y a reconnu plusieurs stations néolithiques : Creu-Jamoine, Tienne de Charlemont, Framougi, Trannet … Les silex, trouvés en abondance, appartiennent à l’industrie tardénoisienne et robenhausienne. Ils témoignent d’un habitat relativement important à l’âge de la pierre. On n’y a pas identifié de vestige de l’occupation romaine ou franque. La terre de Mesnil-St-Blaise paraît avoir été, à l’origine, une dépendance de Château-Thierry. Toutefois, en 1297, Henri de Luxembourg lègue à Jean de Looz, seigneur d’Agimont, tous ses biens de Mesnil-St-Blaise, Javingue, Finnevaux et Ferage. En 1344, Mesnil-St-Blaise est cité au nombre des dépendances de la prévôté de Poilvache. En 1411, le Many sain Blaise passe à la famille de la Marck. Le 6 avril 1555, le Comte de Rochefort, avec l’assentiment de l’évêque de Liège, vend ses dépendances à l’empereur Charles-Quint, pour la somme de « cent quarante cinq mil livres de quarante gros la livre, une fois en clercs deniers ». Le 7 mars 1574, Lancelot de Berlaymont acquiert le domaine de Mesnil-St-Blaise. En 1678, par suite du Traité de Nimègue et de l’arrêt des Chambres de réunion de Metz, Mesnil-St-Blaise est annexé à la France ; mais par convention de Lille du 3 décembre 1699, Mesnil et Mahoux sont rétrocédés aux Pays-Bas. Par décret du 4 août 1756, le prince Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas, replaça Mesnil sous sa juridiction primitive : le Comté de Namur et la prévôté de Poilvache.
Ce lieu-dit désigne le haut plateau qui domine le promontoire au nord duquel confluent la Meuse et la Lesse. Peut-être tient-il son nom du hululement de la bise, qui y est particulièrement désagréable ? Sur Mesnil se trouvait aussi la seigneurie foncière de Hutebize qui dépendait également de la prévôté de Poilvache. Elle eut comme premier titulaire Gilles d’Aven puis Jean de Huyet, maire de Dinant. En 1542, c’est Philippe de Brandenbourg qui en est titulaire. En 1711, la seigneurie passe à Jacques-Vincent de Spontin, baron de Freyr. Le dernier titulaire sera, en 1766, Frédéric-Auguste-Alexandre marquis de Spontin, Comte de Beaufort.
Mahoux. Vient du radical Hurt qui a donné naissance à Houx-sur-Meuse et Hour-en-Famenne.
Ce hameau de Mesnil a toujours été associé à l’histoire de l’agglomération principale, dont il est à assez bonne distance. De 1796 à 1806, Mahoux a formé une commune indépendante de Mesnil.
Durant la première guerre mondiale, c’est sur les hauteurs de Mesnil-St-Blaise que furent mis en batterie les gros obusiers autrichiens qui bombardèrent la forteresse de Charlemont (Givet).