Ce qu’on en disait aux environs de 1940 …
A 22 kilomètres de Dinant et à 10 kilomètres de Beauraing – altitude: 174 mètres. Sol argilo-calcaire et schisteux. Superficie: 1.711 hectares. Hameaux: Hour-la-Grande, Hour-la-Petite, Havenne, Harroy, Lissoir, Famenne. Arrosé par la Lesse.
Cette commune était exclusivement agricole; on y cultivait spécialement le froment, l’épeautre, le seigle, l’avoine, la pomme de terre et les fourrages à graines: trèfle, coucousette. La propriété rurale s’y répartissait comme suit: 37 exploitations de moins d’un hectare; 82 de un à cinq; 18 de cinq à dix; 7 de dix à vingt; 4 de vingt à trente; 5 de trente à cinquante et trois fermes, deux de 80 à 90 hectares, de Harroy à Hour-la-Petite et Havenne; et une de 80 hectares à Hour-la-Grande. Scierie de marbre (25 ouvriers) et briqueteries (20 ouvriers). Ecoles communales pour garçons et école libre adoptée pour filles avec écoles gardiennes, celles-ci étant tenues par les Soeurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy. La très ancienne église romane a été démolie en 1857 et remplacée par l’église actuelle de style roman, agrandie en 1912. A remarquer les fonts baptismaux sur un piédestal à quatre colonnes de style roman byzantin du Xème ou XIème siècle. Havenne possède une petite chapelle dédiée à Saint Laurent. On y voit quelques statues anciennes. Une fontaine voisine porte encore le nom de fontaine Saint Laurent. Tilleul énorme dans le cimetière. Patron de la paroisse: Saint Martin. Fête communale: le dimanche qui suit le 9 octobre.
Hour, Our, XIIIème siècle. Hourt, 1368, 1443; Hour en fin du XVème siècle. Localité fort ancienne; on y a identifié les vestiges d’un fort romain sur la rive gauche de la Lesse et à Petite-Hour; une villa romaine avec hypocauste à Lissoir; auprès de cette villa un petit cimetière a ustion.
Havenne, Havina, 1111, 1130; Havene, 1253; Havines, 1342. La seigneurie de Havenne dépendait du comté de Rochefort. A l’origine, l’abbé de Stavelot y exerçait le droit de patronage. A partir des XIIème siècle et XIIIème siècles, Havenne eut des seigneurs particuliers; Gaulthier de Havina en 1111 et Nicolas de Havenne en 1253. Il est probable qu’à la fin du XIIIème siècle, la seigneurie était déjà acquise par le comte de Luxembourg car en 1282, Henri III, comte de Luxembourg, disposait des dîmes d’Havenne au profit de l’abbaye de Leffe (Dinant). En 1342, Jean, roi de Bohême, vendit à Marie d’Artois, la prévôté de Poilvache et les mairies en dépendant, dont celle de “Havines”. En 1360, Havenne fut uni à Focant et Martouzin pour ne former qu’une seule mairie sous la mouvance de la châtellerie de Lomprez. Rentrée en possession du comte de Luxembourg, elle passa au XVème siècle aux de la Marck, ensuite aux d’Arenberg et enfin aux de Coclet. En 1674, le dernier des de Coclet instituait sa mère légataire universel; celle-ci ayant épousé un de Hamal, cette famille gardera Havenne, Focant et Martouzin qui auront la même histoire.
Lissoir, Lichoire, 1465. Ce hameau tire son nom de la rivière la Lesse, Licia ou Licea, radical celtique “lec” ou “lic” pierre. De fait, le lit de cette rivière est rocailleux sur presque tout son parcours. Certains pensent que Lissoir peut descendre d’un Licio-durum (par analogie avec Issoire, Icio-durum) et serait étymologiquement: forteresse de la Lesse.
Hour-en-Famenne, pour le distinguer de Hour-sur-Meuse qui, dans le principe, se dénommait également Hour et qui était également de la prévôté de Poilvache, n’était, au début, qu’une seigneurie foncière avec une cour féodale dont relevaient plusieurs arrière-fiefs et devint plus tard seigneurie hautaine. En 1368, on le trouve aux mains de Olivier de Centfontaines ou d’Ohay, en 1443 de Jean Rassequin et en 1544 de Thiéry de Brandenbourg. Par mariage, Hour passe en 1615 à Adrien de Quarré à qui succéderont Jean, Jacques, Antoine-Jacques et Robertine-Maximilienne de Quarré qui apporte en dot la terre de Hour lors de son mariage en 1699 avec Maximilien-Henri, comte de Hamal. Leur fils, Ferdinand-Maximilien, épouse Françoise, comtesse d’Aspremont-Lynden et vend en 1738 la seigneurie de Harroy, dépendant de celle de Hour, à François-Joseph de Harroy, pour 250 écus de Navarre. A noter qu’auparavant, la seigneurie tréfoncière de Harroy était déjà l’apanage de la famille dite de Harroy qui, dans le principe, s’appelait de Houyet. C’est Bernard, fils du prévôt de Revogne Pierre de Houyet qui, le premier, se titra de Harroy.
1914. La division Mangin qui avait occupé Hour, le quitta le 15 août. Le 21 août, le 24ème régiment allemand de dragons bivouaqua et partit le lendemain vers Namur. Dans deux maison différentes, des soldats annoncèrent la destruction totale de la ville de Dinant et le massacre qui devait suivre le surlendemain 23 août. « Dinant, tout kapout, tout, tout. » Déportation: le 6 décembre 1916 – 37 déportés.