Voici ce qu’on en disait vers 1940:

A 14 kilomètres de Dinant et à 4,5 kilomètres de Celles. Altitude: 252 mètres. Sol argileux et schisteux; terrain très accidenté. Superficie: 1.030 hectares.

Hameaux: Ver, Payemme.

La section principale, Custinne, est située au milieu des bois; les hameaux de Payemme et de Ver sont sur la route de Dinant-Neufchâteau. Le village (Custinne et Payemme) est arrosé par l’Iwoigne, affluent de la Lesse.

La commune était exclusivement agricole. Une bonne partie du territoire était boisé. On cultivait l’épeautre, le seigle, l’avoine, la betterave fourragère. Une seule exploitation importante, la ferme du château (130 hectares), appartenant à la Donation royale; en dehors de celle-là, on trouvait 4 exploitations de un à cinq hectares; 10 de cinq à dix; 12 de dix à quinze et 6 de quinze à vingt hectares.

Ecoles communales mixtes à Custinne et à Ver.

La chapelle de Custinne est petite et vétuste. Elle tient son caractère par l’endroit où elle est établie et par les arbres vénérables qui l’encadrent. En dérochant les murs récemment, on a mis à jour des pierres consacrées à la mémoire d’anciens curés de l’endroit: Jean de Rocher + 1610; Jean Veris + 1620. Ecusson portant trois lions avec la devise: « Virtus amica veris »; J.B. Mathieu + 1792.

Il existe à Ver une chapelle construite en 1924 par les habitants du hameau qui employèrent l’ancienne coutume des corvées. La patronne de la paroisse de Custinne est Sainte Hélène dont la solennité a lieu le 18 août. La kermesse a lieu le premier dimanche de septembre. La chapelle de Ver est dédiée à Saint Gilles.

Custinne (en wallon,: Custenne).

Quistina, Questina, Chuistina, Chestina: formes latines désignant une localité bavaroise (Koesten) qui correspondent aux formes romanes désignant Custinne, savoir: Questines (1270), Questune (1503) Kestinne (1450), Custenne (1582) et enfin Custinne (1688). Désinence latine ina devenue enne dans notre wallon régional.

La seigneurie hautaine de Custinne était la première et la plus considérable des quatre pairies du Comté de Rochefort. Entres autres fiefs en dépendaient Ver et Conjoux. Elle fut acquise en 1271 par Gilles de Saint Vincent, bourgeois et Echevin de Dinant. Son fils, Gilles II, seigneur de Custinne et Ver, sire de Sart puis de Rienne, fut le premier de sa famille qui se titra de Custinne et son nom passa à sa descendance. Il épousa Marguerite de Spontin. François de Custinne eut une fille, Jeanne, qui, en premières noces (1536), épousa Gilles d’Eve, seigneur de Jamblinne. Leur fille,

Elisabeth d’Eve épousa Jean de Marbais, vicomte de Gerpinnes, seigneur de Jamblinne, Rienne et Sart-Custinne. Leur fille, Jeanne de Marbais épousa en secondes noces Christophe, baron de Moitrey. Par ce mariage, la seigneurie de Custinne passa à la famille de Moitrey. En 1644, elle passa par vente à la famille de Berlaymont et enfin en 1713, par vente également, aux barons de Surlet, Comtes de Liedekerke. Une branche des Custinne, fixée en Lorraine, occupa des emplois élevés sous les empereurs de la maison d’Autriche.

Custinne fut donc pendant tout l’ancien régime, une seigneurie de la Principauté de Liège; la terre de Sart près de Gedinne, devenue Sart-Custinne, doit la deuxième partie de son nom au fait qu’elle vint en possession des Saint Vincent de Dinant, qui se titrèrent de Custinne.

Lors de la révolution liégeoise de 1789, une des assemblées électorales chargées de désigner les représentants des campagnes au tiers Etat se tint dans cette commune; les dix-huit localités qui composaient le cinquième district du Condroz y élirent l’avocat Bléret de Navaugle et pour suppléant M. Delvosal de Crupet, mais aucun des deux ne prit possession de sa charge.

1914. Des patrouilles de Uhlans allemands et des chasseurs français se rencontrèrent aux environs; un engagement sérieux s’ensuivit. Il y eut plusieurs tués (14 août). Déportation: le 7 décembre 1916 – 13 déportés