Vous êtes ici : ActuDiscours de Madame la Bourgmestre à l’occasion de la Fête de l’Armistice

Mercredi 11 novembre 2020 à Hulsonniaux

Bonjour à tous,

C’est avec beaucoup d’émotion que je me suis rendue ce 11 novembre 2020 au monument aux morts du village de Hulsonniaux pour l’Armistice, en souvenir des nombreux soldats tombés lors de la terrible guerre de 14-18.

Comme vous vous en doutez, en raison de la pandémie de la Covid-19 et des règles sanitaires en vigueur, je m’y suis rendue seule afin de déposer une fleur en mémoire de ce 11 novembre 18.

Sans représentants communaux, sans représentants de l’ordre, du culte, sans porte-drapeaux, … Nous avions prévu aussi de recevoir les élèves de l’école du village qui avaient préparé de jolies choses. Ce 11 novembre 2020 est si particulier.

Mais je ne me suis pas sentie seule. Au contraire, j’ai beaucoup pensé à toutes ces personnes qui combattent encore aujourd’hui, sur un terrain hostile, contre un virus sournois, violent, omniprésent… Tout le personnel soignant, au front depuis des mois, tout le personnel des homes et collectivités fortement touchés, les policiers sur le terrain, les médecins, tous ceux qui veulent amener leur aide et qui travaillent sans relâche. J’ai pensé aussi aux travailleurs de l’horeca, de l’événementiel, aux traiteurs, aux forains, aux autocaristes, aux artistes,…aux personnes mises au chômage ou contraintes de fermer boutique… en raison de cette crise sanitaire devenue  économique. J’ai pensé à toutes les familles endeuillées, toutes les personnes qui prient le ciel et la terre pour qu’un malade se rétablisse, toutes les personnes isolées, fragiles, qui n’ont pas vu leurs proches depuis des mois, tous les enfants qui subissent sans bruit cette période de doute, de stress, toutes les personnes qui souffrent de solitude et de mal-être, …

Nous traversons une période difficile et nous devons nous accrocher, nous adapter, nous réinventer pour pouvoir la traverser ensemble et retrouver des jours meilleurs. Cela arrivera, j’en suis certaine. Il faut être patient, courageux, et surtout y croire. Nous sommes freinés dans nos envies d’évasion, de liberté, dans nos contacts sociaux. Même si cela est très dur, nous devons nous y conformer, nous devons le faire pour Tous les belges (et même tous les hommes) car c’est ensemble que nous serons les plus forts et que nous vaincrons cet ennemi. Honorons grandement la mémoire de nos aïeux qui se sont battus tous ensemble également pour défendre tous les belges à cette époque.

L’Armistice fût signé le 11 novembre 1918 à 5h15. entre la Triple Entent (France, Belgique, Etats-Unis, Italie,…) et l’Allemagne dans un wagon dans la forêt de Compiègne à Rethondes.  Ce traité définit la fin des combats sur le front occidental, et les conditions de la défaite de l’Allemagne. Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant  la fin d’un conflit qui a fait près de 20 millions de victimes, militaires et civiles, dont 100 000 Belges.  

Le 11 novembre est donc devenu une journée symbolique qui mobilise chaque année l’ensemble des communes et rassemble les citoyens pour rendre hommage à celles et ceux qui se sont battus pour notre liberté et notre émancipation. C’était d’ailleurs leur vœu le plus cher à la sortie de la guerre. Bien que célébrant la victoire,  les autorités locales et nationales voulaient avant tout donner un sens à ces quatre années de guerre. De nombreuses cérémonies d’hommage ont eu lieu. Des monuments ont été érigés, des noms de rues rappellent encore ce jour le conflit.

La guerre a traumatisé les populations, a mis leurs cœurs à rude épreuve. Lorsque peu à peu les Allemands quittent la Belgique, le retour à la paix ne signifie pas pour autant la fin de tous les problèmes. Le pays a beaucoup souffert de l’occupation. Quantité d’infrastructures sont détruites. Pour beaucoup, c’est l’heure des retrouvailles tant espérées avec parfois une réalité difficile, un mélange de tristesse et de deuil. Les habitants voulaient surtout pouvoir honorer la mémoire de leurs proches partis trop tôt, souvent très jeunes.

Commémorer l’anniversaire de l’Armistice, c’est donc accomplir un devoir de mémoire essentiel. Continuons à nous souvenir, à transmettre, à sensibiliser la jeune génération, continuons à défendre les valeurs de la liberté, de la solidarité, de l’engagement, du partage et surtout continuons à lutter pour la Paix dans notre pays mais aussi partout dans le monde.

Aujourd’hui malheureusement, le monde fait face à diverses formes de guerres, se traduisant par des actes barbares de plus en plus violents, dans les églises, dans les rues, partout … et qui touchent les femmes, les enfants, les plus vulnérables, les innocents…

Le terrorisme, les harcèlements, les cyberattaques, les conflits et replis identitaires sont autant de nouveaux combats que nos états doivent mener. Plus que jamais restons  vigilants face aux violences qui nous entourent et solidaires comme nos aïeux l’ont été pour leur pays.

Ces nouveaux enjeux exigent du dialogue, de la coopération, de la négociation.

Et ce qui vient de se passer voici quelques jours aux Etats-Unis est également un évènement marquant pour le monde entier. Les mots sur les bouches sont : l’espoir, le soulagement, l’avenir, agir ensemble…

Voici simplement une parenthèse au regard de l’actualité car cela montre que la paix commence toujours par le respect mutuel. 

Il est important de se souvenir du passé, de tirer les leçons, même 101 ans plus tard pour mettre les valeurs de paix et de solidarité au service de notre avenir et de ses nombreux  défis.

Ce 11 novembre 2020 est aussi l’occasion d’avoir une pensée pour les soldats du commenwealth qui reposent au cimetière de Houyet et qui sont décédés de la grippe espagnole en 1919. Ils étaient soignés au Château d’Ardenne et la grippe, à cette époque, très virulente aura été leur combat le plus violent. Après tant d’années d’efforts pour défendre leur patrie et leurs valeurs, ils ont été emportés par une maladie foudroyante, incontrôlable… 101 ans après, la Covid-19 provoque les mêmes ravages dans le monde entier. A la différence que nous avons la chance de compter plus de moyens médicaux, humains et matériels pour traiter les malades plus vite et souvent de sauver des vies.

Avant de terminer, je voudrais aussi mettre en lumière une autre fête, à savoir la fête du Roi qui est célébrée le 15 novembre. Depuis 1866, les belges fêtent leur roi et même la dynastie, un symbole de notre indépendance et de notre patriotisme. Je souhaite à notre souverain, le Roi Philippe, une très belle fête ! Vive la Belgique ! Vive le Roi !

Hélène Lebrun,

Bourgmestre

Reportage de MaTélé :